3 – Le Manoir-de Calenge et la Ferme de Calange (études topographiques et archéologiques)

la Ferme de La Calange
Le Neubourg ; à l’intérieur du cercle, la Ferme de La Calange

Le Neubourg ; à l’intérieur de l’ovale du haut, le vieux Manoir-de-Calenge jouxtant les champs en bordure de lisière ; au centre de l’ovale en-dessous, la Ferme de La Calange ; dans le cercle du bas, un enclos qui pourrait être l’ancien clos Saint-Paul : « … Ferme de Calenge au Neubourg, en 1745… ; … Le Clos Saint-Paul (du nom de l’église Saint-Paul du Neubourg)… jouxte… le manoir dudit sieur de Calenge… ;… Bail de la ferme de Calenge au Neubourg en 1745… ;… Plan de la Ferme de Calange… ;… 1745… la Ferme de Calange est baillée à François Le Cœur moyennant la somme de 850 livres et d’une botte de lin par chacun an… » (La baronnie de Neubourg, d’André Plaisse, 1961). Sur l’agrandissement de la Ferme de La Calenge, ci-contre à gauche, on remarquera qu’elle se divise en 2 groupes de constructions ayant leur propre chemin d’accès. Nous verrons, sur la page suivante, que cette ferme se composait, dans les années 1740, d’une masure, de maisons, de bâtiments, d’un colombier  et  des dépendances qui furent celles nécessaires à l’exploitation d’une ferme. L’habitation (ou manoir) du tenant de ce fief en faisait probablement partie.

Baux de la Ferme de Calenge, datant de 1745, 1747 et 1706 :

« … En 1745, la Ferme de Calange est baillée à François le Cœur moyennant le prix et somme de 850 livres et d’une botte de lin par chacun an ; ledit le Cœur est tenu en outre de fournir par chacun an le nombre de cinq cens bottes de chaume que le seigneur fera employer à ses frais, et de faire par chacun an quatre journées de harnois lorsqu’il en sera requis… » (La baronnie du Neubourg, d’André Plaisse, 1961)
« … Signé Harcourt de Mailloc, Le Cœur père et fils… Saint-Michel prochain pour ensemencer les terres et faire la première récolte au mois d’août de la prochaine année 1747 à François Le Cœur, fils de François Le Cœur et Catherine Bidault, ses père et mère, tous demeurant en la paroisse de Villez, à ce présent et acceptant audit titre pendant ledit temps la terre et Ferme de Calenge, situés près Le Neubourg, consistant en masure, maisons, bâtiments, colombier, herbages, terres labourables et généralement toutes les circonstances et dépendances sans en rien refermer et tout ainsi qu’en tenaient les précédents fermiers… et ainsi de continuer d’année en année pendant le cours du présent bail, lequel est fait en outre aux charges et conditions qui suivent, savoir que ledit preneur s’oblige de garnir ladite ferme de biens meubles exploitables pour sûreté desdits fermages, de labourer, cultiver, fumer et ensemencer les terres par soles et saisons sans les dessoler ni déraisonner, de cultiver les herbages et pâtures et d’en arracher et extirper les épines et les ronces, de fouir les arbres fruitiers de ladite ferme de 3 en 3 ans, d’entretenir de menues réparations… La Ferme de Calenge avait fait l’objet d’un bail de 6 ans le 25 novembre 1706 par rétrocession autorisée de l’ancien fermier à un marchand de Neubourg. Les conditions étaient rigoureusement les mêmes, les droits seigneuriaux limités à 8 livres et le fermage de 500 livres seulement – Archives départementales de l’Eure, E 3890… » (La terre et les paysans en France et en Grande-Bretagne de 1600 à 1800, de Gilbert Larguier, Joan Thirsk, 1999)
Note sur la famille de Mailloc : « … Ce château (celui du Champ-de-Bataille, construit en 1651) ayant appartenu à la maison de Créqui, est entré dans la famille d’Harcourt en 1720, par le mariage de Claude-Lydie d’Harcourt, fille du maréchal Henri d’Harcourt, avec Gabriel-René, sire de Mailloc (près d’Orbec), seigneur du Champ-de-Bataille… » (Le gouvernement de Normandie au XVIIème et au XVIIIème siècle, de C. Hippeau, 1863)
Il est manifeste que la Ferme de Calenge (ou plutôt le fief) appartenait en 1720 aux Harcourt, donc à la baronnie du même nom. D’ailleurs des sires d’Harcourt furent aussi seigneurs du Neubourg. On notera qu’elle avait un colombier. Fut-elle un fief noble au XVIème siècle ? C’est fortement probable ! Sa superficie était de 39 acres environ (de l’ordre de 20 hectares).
Le revenu de la Ferme de Calange était élevé : « … Importance relative des revenus du marquisat du Neubourg en 1787 : fermes en grain – Le Neubourg, 4334 livres ; fermes en argent – Le Neubourg, 2596 livres ; rentes à fieffes anciennes – Le Neubourg, 189 livres ; nouvelles fieffes – Le Neubourg, 969 livres ; faire-valoir – fermes du château et de Calange, 3079 livres… » (La baronnie du Neubourg, d’André Plaisse, 1961)
Voici un exemple de vavassorerie formant fief en 1403 et rattachée au Neubourg :
« … En 1403, Thomas de la Mare tenait du Neubourg une vavassorie franchement sans court ne usoige appelé le Coldray, dont il faisait LX s(ols) de relief quand le cas s’offrait… ;… Le Couldray. Les seigneurs du Neubourg étaient suzerains à Calleville d’un fief de ce nom. Peu après la fondation de l’abbaye du Bec, dans le XIème siècle, un certain Raynauld fils de Normand, donna aux religieux la dîme du Couldray. En 1209, Laurent de Coudray leur donna 4 acres de terre sise à Saint-Martin du Parc et Richard de Coudray était témoin d’un acte en faveur du Bec… » (Dictionnaire historique de toutes les communes du département de l’Eure, de Charpillon, 1868)

Le château d’Harcourt
Le château d’Harcourt

Cet exemple nous montre comment le nom du fief, à savoir Le Coldray (qui, en 2011, est un hameau dépendant de Calleville), est devenu, au début du XIIIème siècle, le nom de la famille de Coudray. Nous pensons qu’il en fut de même pour le Manoir-de-Calenge (situé aux confins de la commune de Villez-sur-le-Neubourg, et dont le baron ou duc d’Harcourt était peut-être le suzerain – ce manoir fut probablement l’objet de contestations, compte tenu de son nom, mais on ne sait rien de plus) et la famille Calenge, ou de Calenge (en référence à Messire Reginald de Calenge).

Carte au 1/80.000ème de la région nord-ouest du Neubourg
Ferme de la Calange – Carte au 1/80.000ème de la région nord-ouest du Neubourg

3-1 – Le Manoir-de-Calenge, près de Villez-sur-le-Neubourg

« … M. Dufour, maire de Villez, proche le Neubourg, faisant défricher, au printemps de l’année 1841, une pièce de terre alors à l’état de bruyères, située sur la commune et connue sous le nom de Manoir-de-Calenge, on trouva, à l’intérieur d’un terrain noirâtre, très onctueux et rempli de carbonisations, de nombreux compartiments d’habitations rustiques, composées de maçonneries grossières, en silex, qui renfermaient aussi des débris de meules en poudingue… Vis-à-vis du Manoir-de-Calenge, aux confins de la commune de Villez, on remarque une vaste excavation creusée sur le penchant du petit coteau qui borde le vallon situé à sa base… Cette excavation semi-circulaire porte le nom de Van de Villez, à cause de l’analogie que présente sa forme avec celle d’un van (profondeur, 20 m ; largeur, 150 m ; longueur, 200 m)… (Voir le détail de l’article dans l’annexe I en fin de livre) » (Recueil des travaux, Société libre, 1858). « … Dans le mémoire que nous avons déjà cité, Monsieur Thaurin, après avoir parlé des vestiges de constructions antiques découvertes au Neubourg, rappelle qu’à Villez Monsieur Dufour avait rencontré, dans les terrassements de son Manoir-de-Calenge, une grande quantité de poteries dont plusieurs étaient rouges avec des reliefs… » (Mémoires et notes de M. Auguste Le Prevost, 1862)

Rectangle : zone où se trouvait le vieux Manoir-de- Calenge ; arc : le Van de Villez ; cercle : la Ferme de la Calange

Sur la carte de gauche, les pointillés  indiquent  la  limite des terres communales des communes du Neubourg (au-dessus des pointillés) et de Villez-sur-le-Neubourg (en-dessous  des  pointillés).  Le Van de Villez dépend donc du Neubourg, c’est ce que nous  a  indiqué  M.  Gérard Plessis, maire de Villez-sur-le-Neubourg. Or M. Jacques Herold, de Neuilly, féru d’histoire neubourgeoise, nous a confirmé la présence d’un  Manoir-de-Calenge  en vis-à-vis  du  Van  de  Villez mais au Sud de ce lieu-dit. Il nous a proposé de contacter M. Michel Nemery, de Villez-sur-le-Neubourg, ce que nous avons  fait,  car  lors  de  la sècheresse estivale de l’année 1976, cet agriculteur avait constaté qu’en plusieurs endroits de l’un de ses champs de blé, des bandes d’épis, d’une largeur de 80 cm environ, étaient plus courtes que les autres. Il est évident que ces bandes matérialisaient la présence de soubassements. Après la moisson, M. Nemery avait creusé à la pioche ces emplacements précis et y avait découvert des murs encadrant une surface d’environ 5 mètres sur 8 mètres. Ayant contacté M. Herold, ce dernier lui avait indiqué qu’il s’agissait d’une partie des murs de soubassements d’une habitation de l’ancien Manoir-de-Calenge, se référant aux fouilles faites par M. Dufour en 1841. Par conséquent la zone où se trouvait cet ancien manoir, située sur le territoire de la commune de Villez, est indiquée par un rectangle bleu sur la carte ci-dessus, à environ 300 mètres au Sud de l’ancienne tranchée SNCF bordant l’extrémité méridionale du Van de Villez, comme nous l’a indiqué M. Nemery. Il est évident qu’un chemin d’accès au manoir devait conduire d’une part au Neubourg, d’autre part à Villez-sur-le-Neubourg. C’était probablement celui qui traverse notre rectangle bleu. Joignait-il la Ferme de La Calange ?

Sur la photographie aérienne de gauche (prise par l’I.G.N. en 1947), on aperçoit l’arc de cercle du Van de Villez bordant l’ancienne tranchée de la SNCF. En haut à droite, on remarquera qu’un conglomérat de terres, aux contours en courbes, forme des taches de dimensions variables. Il s’agit du site de l’Argillière (cf. la carte ci-dessus). En bas de la photographie apparait une partie des maisons de Villez-sur-le-Neubourg. Après étude de la concession d’un fief datée de 1775, fief jouxtant le vieux manoir (de Calenge), laquelle concession est exposée ci-après, et compte tenu des informations fournies en 1841 par M. Dufour s’agissant de l’emplacement et de la nature des soubassements du Manoir-de-Calenge, mais surtout grâce à la situation de pans de murs enterrés (très probablement ceux du dit Manoir-de-Calenge) que M. Nemery a découverts en 1976, situation qu’il nous a obligeamment communiquée, nous avons pu identifier, par une étoile rouge, la position approximative de ce manoir sur la carte ci-dessous.

La pièce de terre située sur la commune de Villez-sur-le-Neubourg, sur laquelle avait été édifié le vieux Manoir (de Calenge), était dénommée « Manoir-de-Calenge » en 1841 (cf. les fouilles de M. Dufour, maire de la commune de Villez-sur-le-Neubourg) et « Vieux Manoir » en 1775 par le marquis de Beuvron. Voici l’extrait d’un acte qui nous a été gentiment adressé par M. Herold. Cet acte, daté du 22 octobre 1775, est une concession à titre de fief, par le dit marquis de Beuvron, seigneur du Neubourg et du Champ de Bataille, à Pierre Bidault, marchand et laboureur demeurant à Villez-sur-le-Neubourg, d’un terrain de 5 vergées et 6 perches assis en la paroisse de Villez, au triage (parcelles de terre parallèles, d’après M. Herold) du Vieux Manoir(ou de la Haye Brunet) : « Par devant nous Nicolas Regnard notaire garde notes du Roi au dit bailliage de Beaumont-le-Roger pour les sièges du Neubourg et de Saint-Nicolas Dubosc et leurs dépendances, fut présent très Haut et très Puissant seigneur Anne François d’Harcourt, marquis de Beuvron et du Neubourg, comte de Jouy, seigneur du Champ de Bataille et autres lieux, maréchal de camp des armées du Roi, commissaire général de la cavalerie de France, lieutenant-général pour sa majesté au gouvernement de la Province de Poitou, demeurant à Paris en son hôtel rue de Grenelle, faubourg Saint-Germain, étant actuellement en son château du Champ de Bataille, paroisse de Sainte-Opportune du Bosc, lequel déclarant et reconnaissant que par quit a été fieffé en son nom a Pierre Bidault, fils (de) Pierre, marchand et laboureur demeurant en la paroisse de Villez, une pièce de terre (sise) en la paroisse du Neubourg, au triage de (?), contenant cinq vergées cinq perches au contrat de ce passé devant notaire le vingt février mil sept cent soixante neuf. Icelluy Bidault n’en a pas pris possession. A présent le dit seigneur marquis de Beuvron fait (?) et comprendre, dans son grand parc du champ de Bataille, de 776l’agrément du dit Bidault et sur la proposition qui lui fut lors faite, de lui abandonner un terrain équivalent pour l’en indemniser, a quoi désirant ce jourd’hui pourvoir ; a par ces présentes mon dit seigneur marquis de Beuvron quitte et abandonne au dit Pierre Bidault, à ce comparant et acceptant, une pièce de terre labourable contenant environ cinq vergées et cinq perches, située (en) la paroisse de (manque un mot : vraisemblablement Villez), triage de La Haye Brunet ou du Vieux Manoir, bornée d’un côté (par) la terre du trésor (lieu où furent probablement découvertes plusieurs monnaies anciennes) du dit lieu de Villez, d’autre côté (par) le Vieux Manoir appartenant au dit seigneur marquis de Beuvron, entre lequel et ladite terre restera la banque (talus, d’après M. Herold) telle qu’elle est, du fossé servant de clôture au dit Vieux Manoir, d’un bout le chemin ou sente herbue tendant du dit Villez au Neubourg et d’autre bout Jean le (?), pour terrain en labour et élevage, etc. L’an mil sept cens soixante quinze, le dimanche vingt deux octobre, etc. »

On remarquera, sur la carte I.G.N. de la page précédente, le tracé en pointillés de la limite entre les communes du Neubourg et de Villez-sur-le-Neubourg. Celle limite suit, sur un peu plus de 200 mètres, le tracé de la sente herbeuse qui tendait de Villez au Neubourg, sente qui est nommée dans l’acte précédent. Par ailleurs, l’expression « Manoir-de-Calenge » pourrait signifier que ce manoir ait appartenu à une famille dénommée « Calenge » (comme le Manoir de Challenge à Louviers, reconstruit après la libération de la ville par les Anglais à la fin de la Guerre de Cent Ans), ou bien qu’il avait été construit sur une terre ou un fief ayant fait l’objet de contestations (qu’on désignait sous l’appellation de « calenges » en anglo-normand) ayant perduré dans le passé. Le tracé tortueux de la limite des terroirs entre Le Neubourg et Villez-sur-le-Neubourg, tracé qui joint la tranchée SNCF bordant le Van de Villez à la sente herbeuse dont nous venons de parler, nous invite à privilégier la seconde hypothèse, quoique notre constatation s’appuie sur des relevés datant de l’époque moderne et non du Moyen Age. Plus généralement, la bande de terrain bordant la forêt située immédiatement au Nord de Villez-sur-le-Neubourg aurait-elle été l’objet de litiges dans les temps reculés ?

M. Jacques Herold nous a indiqué que le Manoir-de-Calenge était très certainement implanté sur un fief noble au Moyen Age. En tout cas, le fief qui lui succéda le fut évidemment, compte tenu des extraits de textes qui mentionnent ci-après Jean Le Vavasseur en tant que sieur de Calange, que ce soit en 1590 lorsqu’il fut anobli où en 1604 lorsqu’il était capitaine d’Evreux :

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« … Jean Le Vavasseur, sieur de Calenge (ou Callanges, près de Neubourg), fut anobli (écuyer) en 1590… » (Dictionnaire historique de toutes les communes du département de l’Eure, de Charpillon, 1879). « … 1604. Arrêt accordant à Jean Le Vavasseur, sieur de Callenge, capitaine d’Evreux… » (Recueil des travaux, société d’agriculture, sciences, arts et belles lettres de l’Eure, Evreux, 1895)

Le Manoir-de-Calenge et la Ferme de Calenge sont situées à environ 1,5 km l’un de l’autre. La dite ferme était-elle un manoir au Moyen Age, avec des terres identifiées sous le nom de Manoir-de-Calenge ? Ou bien un manoir existait-il là, avant d’avoir été détruit, raison pour laquelle la ferme de Calenge aurait été édifiée par la suite ? Nous opterons pour la seconde hypothèse, compte tenu de la toponymie de ces 2 lieux. Il est évident qu’on y cultivait le lin, mais aussi et surtout les céréales :
« … Terre du Champ de Bataille ; fermes en grains : nom du fermier, Jean-Baptiste Bidault ; date du bail, Saint-Michel 1772 ; objets affermés, 9 acres de terre (en labour) près le vieux manoir de Calange ; quantité et nature des grains, 40 boisseaux ; prix du boisseau le 1-10-1786, 6 livres 15 sols ; total, 286 livres 17 sols, 6 deniers… ;… Par contrat passé en 1775, Pierre Bidault, de Villez-sur-le-Neubourg, doit à la Saint-Michel 5 boisseaux d’avoines combles pour la rente à fieffe de 5 vergées de terre situées près le manoir de Calange » (La baronnie du Neubourg, d’André Plaisse, 1961)
En effet, Monsieur Dufour, maire de Villez-le-Neubourg, a rencontré, dans les terrassements de son Manoir-de-Calenge, de nombreux compartiments d’habitations rustiques, composées de maçonneries grossières, en silex, qui renfermaient aussi des débris de meules en poudingue. Or si le silex a été utilisé tout au long de la Préhistoire et de la Protohistoire pour la fabricationd’outils et d’armes, du fait de sa faculté de se fractionner selon des lois constantes et contrôlables, en formant des arêtes tranchantes ; il a aussi été utilisé comme roche à bâtir dans la maçonnerie traditionnelle comme dans l’habitat du Loiret, du Vexin français, etc. Quant au poudingue, c’est une roche sédimentaire détritique consolidée, constituée de débris arrondis, qui sont d’anciens galets ayant subi un transport sur une certaine distance dans des rivières ou sur un littoral.
Les maçonneries trouvées contenaient des débris de meules en poudingue. C’est donc que les maçons de l’ancien temps se sont servis de matériaux qui se trouvaient là, ou à proximité de l’endroit. Ces maçonneries constituaient évidemment les murs des caves et des fondations du manoir, lequel a été incendié puisque des carbonisations ont été identifiées là. Mais le nom du manoir a perduré au-delà de sa destruction, tandis que ses pierres ont probablement servi à construire quelques maisons du village de Villez. Un grand nombre de poteries dont plusieurs étaient rouges ont été retrouvées dans ces terrassements. Qu’avaient-elles pu contenir ? Peut-être de l’huile de lin, compte tenu du fait que cette plante se cultivait à la ferme de La Calange, citée ci-dessus ! Non, ces pots étaient d’origine gauloise ou gallo-romaine, même si, associés aux carbonisations, ils pourraient sembler être les restes des pots ou chauffe-pieds remplis de braise que les fileuses moyenâgeuses auraient utilisés dans ces caves à la nuit tombée :
« … Les habitants de la plaine (du Neubourg) sont presque tous laboureurs et gens occupés aux travaux de la campagne : on y trouve cependant un certain nombre de tisserands… Leurs maisons en général son trop basses, mal aérées et trop humides, et surtout les caves où travaillent les tisserands, où l’air et la lumière ne pénètrent qu’avec peine. C’est dans ces lieux souterrains que les femmes, toutes livrées à la filature, se rassemblent par douzaine pour faire la soirée en travaillant jusqu’à minuit, ayant chacune leur pot ou chauffe-pied, rempli de braise ou de charbon… » (Mémoires et notes de M. Auguste Le Prevost pour servir à l’histoire du département de l’Eure, 1864)
D’ailleurs au XIXème siècle, le Neubourg et Villez étaient encore des villes où on cultivait le lin, tissait des toiles et des étoffes. Calange (la ferme) était une des dépendances du Neubourg :
« … Le Neubourg :… Commerces de bestiaux, grains, laines, toiles, siamoises, cotonnades ; 11 principaux fabricants de toile et bas… Céréales, bois, lins… Foires… (bestiaux, grains, étoffes, fils…) Dépendances : le Bocage, le Bois-Fichet, le Prieuré (260 hab.), Ressault, Calange, Framboisier, la Garenne-du-Bois-Fichet, la Haye-des-Mares, le Moulin de Pierres, 778Mont-Rôtis… » (Dictionnaire topographique statistique et historique du département de l’Eure, de Louis-Léon Gadebled, 1840) ; « … Villez-sur le Neubourg :… lins : tissage… » (Dictionnaire topographique statistique et historique du département de l’Eure, de Louis-Léon Gadebled, 1840) ; « … En 1210, Richard de Tournebu tenait un demi-fief à Villers ; il est nommé dans une enquête faite à Evreux en 1230 ; il fut témoin dans une charte de l’abbaye du Bec en 1181, octroyée par son frère Thomas ; il eut pour fils Lucas, seigneur de Villers, cité dans un Registre des fiefs de la duché de Normandie et des services qu’ils faisoient au duc avant la conquête de Philippe-Auguste – Dnus Lucas de Tournebu tenet dimidium feodum apud Villers Ebroïncensi (Villers-en-Vexin, d’après Fierville ; mais plutôt Villez-sur-le-Neubourg, d’après Caresme)… » (Histoire généalogique de la maison et baronnie de Tournebu, de M. Ch. Fierville, 1867).
Le Neubourg fut ravagé et brûlé en 1193 (ou 1198) lorsque Philippe-Auguste reconquérait la Normandie. Il est donc possible que le Manoir-de-Calenge fut détruit aussi cette année-là, mais ce n’est qu’une hypothèse. Dans ce cas, son nom serait antérieur à la fin du XIIème siècle ! On peut penser qu’il fut reconstruit sous l’appellation de Manoir, puis de Ferme de La Calange, laquelle subsiste encore près du Neubourg. En effet, un bail des terres de Canteloup et de Sainte-Vaubourg, daté de 1586, précise qu’il existait au Neubourg une ferme nommée le Manoir (de Calange, d’après André Plaisse). Voici un extrait d’un aveu de 1684 où son nom apparaît :
« … Aveu de la terre du Neubourg rendu au duc de Bouillon par Alexandre, sire de Rieux, le 6 septembre 1684… Et consiste ledit domaine non fieffé en un château à douves et mottes avec la basse cour logée comme elle est, le jardin fruitier, et une place vuide au devant dudit château dans laquelle sont deux petites maisons, l’une pour servir de forge à maréchal et l’autre à serrurier, au milieu du bourg une grande halle pour y étaler les marchandises, une briquetterie, une pièce de terre en pré, dessous le château, et la ferme dudit château plantée et logée de maisons et plusieurs bâtiments avec colombier à pied dessus étant, le tout tenant ensemble, et néanmoins séparé de plusieurs clôtures contenant quatorze acres de terre ou environ assises en la paroisse de Saint-Paul dudit Neubourg d’un côté le grand chemin de la Rivière Thibouville, d’autre côté la terre cy après bornée, d’un bout ledit château et d’autre bout moy même. Item consiste ledit domaine non fieffé en quatre vingt quatorze acres et demie de terre labourables ou environ plantées de rangées d’arbres fruitiers comme elles sont en une pièce, attenantes aux marets du bois de Perrouzette, et le long de la vallée allant aux Bruyères, la Garenne, et le manoir (au sens de terres) du sieur de Calenge tant de bouts que de côtés. Item consiste mondit domaine non fieffé en une pièce de terre vulgairement appelée le clos Saint-Paul contenant sept vergées jouxte ladite ferme, le chemin de la Rivière Thibouville, ledit pré du château, et le manoir (au sens de terres) dudit sieur de Calenge. Item en dix huit acres de terre labourable proche le moulin de Pierre, qui se bornent d’un côté le chemin de la Rivière, d’autre côté plusieurs, d’un bout… et d’autre bout les représentants dudit sieur de Calenge… » (La baronnie du Neubourg, d’André Plaisse, 1961)
Grâce aux informations que nous donne cet aveu datant de 1684, nous avons pu identifier, sur la carte de la page suivante, la zone où se situait, près du Neubourg, le manoir du sieur de Calenge, qui n’est autre que la Ferme de la Calange (ou le Fief). Rappelons qu’en 1590, c’était Jean Le Vavasseur qui tenait ces fief et manoir, lors de son anoblissement. En 1604, Jean Le Vavasseur était capitaine d’Evreux. Quant au vieux Manoir-de-Calenge situé près de Villez-sur-le-Neubourg, 2 actes datés de 1772 et 1775 en font mention. Existait-il encore à cette époque, ou bien était-il en ruines ? Nous optons pour la seconde hypothèse, car c’est aussi celle de M. Jacques Herold qui est un descendant de Pierre Bidault, demeurant à Villez-sur-le-Neubourg en 1775, lequel avait baillé cette année-là 5 vergées de terre près le vieux manoir (de Calange). Un autre membre de cette famille, Jean-Baptiste Bidault, avait baillé, en 1772, 9 acres de terre en labour près le vieux manoir de Calange. Il est évident qu’à cette époque la Ferme de Calange, située près du Neubourg, existait déjà. D’où l’adjectif « vieux » qualifiant le manoir de Calange situé près de Villez-sur-le-Neubourg, avec le sens de « manoir en ruines », pour le distinguer de la susdite Ferme de La Calange ou de Calange.

Le Neubourg : l’église Saint-Paul et les halles en 1849 Lithographie G.F. Beuzelin à l’Aigle. Cliché Curé, Evreux (La baronnie du Neubourg, d’André Plaisse, 1961)
Le Neubourg : l’église Saint-Paul et les halles en 1849 Lithographie G.F. Beuzelin à l’Aigle. Cliché Curé, Evreux (La baronnie du Neubourg, d’André Plaisse, 1961)

De quand date la construction du manoir de Calenge près du Neubourg ? Probablement après la libération de la ville lors de la Guerre de Cent Ans. Le Neubourg fut occupé par les Anglais en 1418, et définitivement libéré en 1449, Anglais qui « avant que partir d’illec (la place du Neubourg) bouterent le feu en plusieurs maisons dudit lieu et firent tout exploit de guerre ». C’est très certainement au cours du renouveau économique qui s’en suivit qu’a été construit le manoir des sieurs de Calenge (l’actuelle Ferme de La Calange), à savoir dans les années post 1450, après que le repeuplement de la ville et des campagnes avoisinantes se fût effectué lentement à partir de souches locales. Car c’est grâce à la ténacité des paysans que les moissons remplacèrent les friches et que la plupart des terroirs retrouvèrent leur physionomie première.

Le Neubourg : l’église Saint-Paul et les halles en 1849 Lithographie G.F. Beuzelin à l’Aigle. Cliché Curé, Evreux (La baronnie du Neubourg, d’André Plaisse, 1961)

3-2 – Neubourg sous Henri de Neubourg, à l’époque de Philippe-Auguste

« … Henri de Neubourg, à force de prudence, sut maintenir son crédit sous 3 règnes, malgré le caractère  ombrageux  du  roi  Henri,  et  longtemps  une existence  calme  à  ses  vassaux  les  plus immédiats. Mais au déclin de ses ans, cette dernière fortune l’abandonna. En 1193 (ou 1198), la  Normandie  fut  envahie  par  une  armée  française.  Dans  cette  expédition  rapide,  Philippe-Auguste s’empara du Neubourg. Li roi Philippe, dit la Chronique de Saint-Denis, qui moult fu dolenz et engoisseux de la honte et du  domage  que  il  ot  receu,  et  desirant  de  soi  vengier…,  ses  oz  assembla  et  entra  en Normandie  à  grant  force,  tot  le  païs  gasta  et  destruisit  jusques  à  Neuf  Borc  (Neubourg)  et jusques à Biaumont-le-Roger. Quant tout ce païs ot praé, il retorna en France et dona congié à ses gens et s’en returna chascun en son païs. 2  ans  (ou  7  ans)  plus  tard,  par  le  célèbre  traité  du  Goulet  conclu  entre  Philippe-Auguste  et Jean-sans-Terre,  le 22  mai  1200,  le  château  de  Neubourg  devint presque  une place frontière, car  le  comté  d’Évreux  fut  cédé  au  roi  de  France.  Il  y  était  dit  que  les  limites  entre  les  2  états seraient au milieu de la route, entre Evreux et Neubourg. Tout  ce  qui  sera  en  dehors  de  ces  bornes,  du  côté  de  la  France,  appartiendra  au  seigneur Philippe ; tout ce qui sera de l’autre côté, vers Neubourg, sera à nous. Il est à savoir que ni le seigneur  roi  de  France,  ni  nous,  ne  pourrons  construire  fortifications  sur  la  ligne  tracée  entre Neubourg et Evreux, ni même à Quitteboeuf… Des  commissaires  des  2  nations  furent  chargés  de  mesurer  la  distance  entre  les  2  places fortifiées.  Ils  y  procédèrent,  selon  l’usage  scandinave,  avec  une  corde  longue  de  20  toises,  et une  borne  fut  plantée  à  égale  distance  de  10.180  toises  (1  toise  vaut  1,949  m)  à  la  vallée Karlon  (de  nos  jours,  fosse  Callon  et  Les  Callons),  au  point  séparatif  du  fief  de  Bacquepuis appartenant à Guillaume Boudrot et du fief de Bernienville appartenant à Roger Laval… A la fin de  l’année  suivante  (1203),  la  Normandie  redevint  française.  Rien  n’indique  qu’Henri  de Neubourg  ait  marchandé  sa  soumission.  Le  baron  de  Neubourg  compte  parmi  les  chevaliers bannerets de Normandie devant au roi le service de 10 chevaliers (Feoda Normanniae). De lui relevaient  23 fiefs  de chevaliers,  Neubourg  entrant  dans  ce  compte  pour  2  et  demi  (Reg.  Ph.-Aug.)… » (Mémoires et notes de M. Auguste Le Prevost pour servir à l’histoire du département de l’Eure, 1864) « … Henri du Neubourg mourut en 1229, laissant de son mariage avec Isabelle Malet, Robert de Neubourg, IIIème du nom, dont la femme, nommé Jeanne, était déjà veuve en 1243. En lui s’éteignait la branche principale de la famille de Neubourg… » (Dictionnaire historique de toutes les communes du département de l’Eure, de Charpillon, 1868)

3-3 – Extrait du règlement de l’hospice de Neubourg en 1258, et actes divers

« … Tout d’abord, nous y constatons l’étendue des libertés communales à cette époque en voyant les habitants prendre à part la confection du règlement, de concert et de pair avec les Le Neubourg : le château, les halles et l’église en 1760. Collection Jardillier. Cliché Curé, Evreux (La baronnie du Neubourg, d’André Plaisse, 1961) 781seigneurs, qui appartenaient à une des plus puissantes famille de la Normandie. On convoqua les habitants dans la grande salle du château, Amaury de Meulan et Marguerite du Neubourg, sa mère, s’y trouvèrent. Avec eux se réunirent un certain nombre de bourgeois du Neubourg, le prieur de la maison-Dieu et même un des pauvres. L’ordonnance est rendue au nom des seigneurs du Neubourg et de tous les bourgeois du Neubourg conjointement… » (L’église et les campagnes au Moyen Age, de Gustave Amable Prevost, 1892)
« … L’un d’eux (un des frères de Mathilde de Troussebot), nommé Roger, avait fait venir les chanoines réguliers de Sainte-Barbe-en-Auge, dans la plaine du Neubourg, où ils avaient pu fonder le prieuré de Saint-Germain-le-Gaillard (probablement en 1196, compte tenu de la charte de Guérin, évêque d’Evreux). Ces religieux reçurent de lui les patronages de Mandeville, de Saint-Nicolas, de Bosc-Asselin et de la chapelle de Saint-Jean-de-la-Victoire. Mathilde Troussebot, sœur ou tout au moins parente de Roger, donna, en 1220, à son exemple, par amour pour Dieu et par charité au prieuré de Saint-Germain et aux frères de Sainte-Barbe, le patronage de l’église Sainte-Marie de Cesseville, en pure et perpétuelle aumône… Jeanne Renaud, veuve de Jean Osanne, donna en 1270, à l’abbaye de Bomport, 2 s(ols) de rente pour l’usage de la porte ; c’est-à-dire pour donner l’aumône aux pauvres ; cette rente, payable à la Saint-Denis, était assise sur une pièce de terre à Cesseville, bornée d’un côté par Jean Basset, et de l’autre par Roger Malet… » (Dictionnaire historique de toutes les communes du département de l’Eure, de Charpillon, 1868)
« … Saint-Germain-le-Gaillard – prieuré et chapelle convertie en ferme à Saint-Germain-de-Pasquier (près de La Saussaye, au Nord de la plaine du Neubourg) ; Sanctus Germanus le Gaillart, 1196 (charte de Guérin, évêque d’Evreux)… » (Dictionnaire topographique du département de l’Eure, du Marquis de Blosseville, 1878)
« … Un titre de 1209 fait mention du champ Chalenge, comme situé près de la mare Bourlin, entre Cesseville et Crosville – campus inter Sessevillam et Crovillam qui dicitur camp(us) Chalengeus juxta maram Burlin… ;… 1272, Reginaldus, dictus Troussebout, miles, donne à Sainte-Vaubourg unam pechiam terre in parrochia de Sessevilla… » (Dictionnaire historique de toutes les communes du département de l’Eure, de Charpillon, 1868). Le champ Chalenge avait-il fait l’objet de contestations, ou bien Chalenge était-il le nom des propriétaires successifs,comme le fief Challenge à Bérengéville-la-Campagne au début du XVème siècle ? Remarquons qu’à cette époque, on écrivait aussi Chalangeium en 1210 pour désigner la cité du Chalange dans l’Orne, et Calengeium en 1220 pour nommer le hameau de Calenge situé près de Coutances. Or le suffixe « ium » fait référence ici à un territoire, ce qui n’est pas le cas du suffixe « us », lequel est la latinisation du nom. Ainsi, en 1535 est décédé (ici repose) Guillaume Chalenge (chantre de la cathédrale de Rouen)… En Guillelmus adest « Chaliengeus ». « Dicitur » indique aussi que Chalenge est le nom donné à la pièce de terre, tout comme la mare Burlin, la terre et le bois Malet en 1230 ! Il est donc manifeste que des C(h)alenge ont vécu à Cesseville avant 1209. Auraient-ils été liés, par des donations, à l’abbé du Bec-Hellouin ? Il est à craindre qu’il n’en ait pas été ainsi. Donc consulter les archives de l’Eure (H 89, H 90 et H 91 – cartulaires du Bec-Hellouin du XIIIème siècle) serait peut-être voué à l’échec.
Mais revenons aux Templiers du Neubourg. Nous avons vu qu’ils possédaient des Granges à Dieu-La-Croisse, le Pommeret, Bailly, Beaulieu, Brettemare, Rublemont, Feugrolles, la Gâtine et au fief de la Gouberge. Ils s’étaient implantés aussi dans les paroisses suivantes : Sainte-Colombe, le Tilleul-Lambert, Tournedos, Claville, Sacquenville, Graveron, mais également beaucoup plus loin, à la Putenaye, à Angerville, à Glissoles, etc. Lorsque le mouvement des donations s’essouffla, vers 1240 donc, il fut relayé par celui des achats, très nombreux de 1250 à 1270. II s’agissait là également de terres qui, souvent, jouxtaient des biens du Temple ou étaient entourées par ceux-ci. La volonté des Templiers d’organiser leurs propriétés de façon rationnelle se manifesta aussi par des échanges effectués en majeure partie entre 1220 et 1250 ; en général, une terre lointaine était abandonnée pour une parcelle plus proche.
Poursuivant notre hypothèse s’agissant des antécédents de Pierre, Henri et Colin Calenge, lesquels étaient implantés aux abords du Temple de Paris en 1292, on peut donc envisager que les dits antécédents auraient quitté les environs immédiats d’une des granges de la commanderie du Temple de Renneville lors d’échanges de terre effectuées entre 1250 et 1270.

Car on remarque, sur la carte IGN, qu’il existe, à Epreville-sur-le-Neubourg, un hameau dénommé La Grange du Temple. On pourrait y positionner le lieu d’origine des Calenge de Paris (voir carte ci-contre). En effet, cette région se caractérise par de nombreuses références au mot « calenge » : le Manoir-de-Calenge, la ferme de La Calange, le champ Chalenge, le manoir d’un sieur de Calenge, bordant le clos Saint-Paul au Neubourg. Par ailleurs, dans le Premier Livre, nous avons cité le fief de La Calange au Neubourg. S’agit-il d’un fief noble ? Car il avait appartenu à Jean Levavasseur, sieur de Calenge, anobli en 1590, et capitaine d’Evreux en 1604. Ce fief englobait évidemment la Ferme de La Calange. Mais revenons aux Chalenge de Louviers.