Nous avons conclu, à la fin du livre précédent, que Reginald de Calenge n’avait pas eu de parentèle en Angleterre, telle que William et Ralph de la Kalenge, lesquels apparaissent respectivement à Stoke Talmage en 1296 et à West Wycombe en 1301. Or une autre confrontation, bien française celle-là, doit faire l’objet d’une analyse équivalente, puisque Henri, Pierre et Colin Calenge sont nommés dans un rôle de taille à Paris, en l’année 1292. Une étude plus détaillée des rôles de cette taille, perçue à Paris sous Philippe IV le Bel, Philippe V et Charles IV le Bel, est présentée ci-après :
1 – Les Calenge de Paris, près du Temple
– 1292 : « … La tierce queste Saint-Gervais La rue de la Cortille Barbeite, des chans jusques à la porte (La porte Barbette étoit située dans la Vieille rue du Temple, un peu au-dessus de l’endroit où débouchent dans cette rue la rue du Paradis et des Francs-Bourgeois. La Vieille rue du Temple a primitivement reçu le nom de rue de la Courtille-Barbette, depuis la porte Barbette jusqu’à l’extrémité septentrionale de la rue, qui donnoit dans les champs) : Henri Calenge 8 s(ols) ; C’est la queste du Temple dehors les murs (Le Temple n’avoit pas été compris dans l’enceinte de Philippe-Auguste. C’estoit primitivement la demeure du grand-prieur de l’ordre des Templiers et des chevaliers du Temple, qui, dès le principe, devoient se trouver en assez grand nombre dans la capitale, puisqu’ils assistoient, au nombre de 130, à un chapitre tenu à Paris vers le milieu du XIIème siècle) : Colin Calenge 2 s(ols), Pierre Calenge 4 s(ols) … » (Paris sous Philippe-le-Bel, le rôle de la taille imposé aux habitants de Paris en 1292, de H. Guéraud, 1837).
– 1296 : « … Pierre Calenge II s(ols) VI d(eniers)… » (Le livre de la taille de Paris l’an 1296, de Karl Michaëlsson, 1958)
– 1313 : « … La Quarte Queste Saint-Gervais, La Cortille en venant à la Poterne : Pierre Calenge… » (Chronique métrique de Godefroy de Paris, suivie de la taille de Paris en 1313, de J.-A. Buchon, 1827)
– 1319 : « … 20 mars 1319. Vente par Jean Menbret à Jean L’Erbier d’une maison rue Vieille-du-Temple (Archives nationales, MM 129, fol.10.)… Jehan Menbret et Thommasse, sa fame, ont vendu à Jehan L’Erbier, à Nicole, sa fame, et à leurs hoirs, une meson, avecques le jardin darrières et toutes les appartenances d’ycelle meson, que il avoient de l’héritage de la dite Thommasse, assise à Paris, à la poterne Berbete, tenant d’une part à la meson Nicolas Kalenge, courtillier (jardinier), et d’autre part à la meson qui fut feu (Adam) du Mesnil, et aboutissant par darrières au devant dit Nicolas … » (Mémoires de la Société d’Histoire de Paris et d’Ile-de-France, de H. Champion, 1920)
– 1328 : « … assis à Paris oultre la porte Barbette, tenent d’une part à Pierre Calenge, courtilier, et d’autre part à messire Pierre de Tiercelieue (bailli de Troye puis de Chaumont – c’est le successeur, dans cette maison, d’Adam du Mesnil), chevalier… fait l’an mil CCC XXVIII… » (Mémoires de la Société d’Histoire de Paris et d’Ile-de-France, de H. Champion, 1920).
De plus, Karl Michaëlsson a rédigé une note, dans ses relevés de la taille de 1296, qui est très intéressante : « … En La rue de la Courtille-Barbeite des chans jusqu’à la porte – rôle III (1292), Henri Calenge ; rôle IV (1293), H. Qualenge, chapelier ; rôle V (1294), H. Calenge, chapelier ; rôle VI (1295), H. Kalenge ; rôle VII (1296), Pierre Calenge (à la place de H. Calenge)… ».
On en déduit que Pierre Calenge, courtillier, était probablement le fils de Colin Calenge, disparu entre 1292 et 1296. Colin Calenge fut évidemment un serviteur du Temple, compte tenu du fait que lui-même et Pierre demeuraient ensemble hors les murs de la capitale et aux abords de la maison du grand-prieur de cet ordre. Quant à Henri Calenge, chapelier, il n’apparaît plus, en 1296, sur le rôle de taille de la rue de la Courtille-Barbeite. Il est remplacé par Pierre Calenge. Ce qui nous fait dire que Colin et Henri Calenge étaient peut-être de la même génération. Et Nicolas Calenge fut probablement un fils d’Henri. Dans ce cas, Colin et Henri auraient été frères, Colin ayant été parrain de Nicolas, car le prénom Colin est un diminutif de Nicolas. Onnotera aussi que le patronyme d’Henri a été écrit sous les formes Calenge, Qualenge et Kalenge. Etaient-ce des erreurs dues aux personnes ayant perçu les tailles ? C’est fort possible ! Mais on peut aussi avancer l’hypothèse que la 1ère lettre de ce patronyme était un « K », équivalent à « Qu ». Nous venons en effet de constater qu’en 1319, la 1ère lettre du patronyme de Nicolas Calenge était aussi un « K », ce qui pourrait confirmer que Nicolas était le fils d’Henri. Il est vrai qu’ayant été chapelier, Henri Calenge avait dû savoir écrire, du fait de la confection de chapeaux confectionnés sur mesure et destinés à sa clientèle.
Dans ces relevés de taille à Paris, on trouve très peu de noms propres autres que celui du lieu d’origine ou de la région, ou celui d’un métier, voire d’un surnom relatif à l’état physique (ex : 67 relevés dans la taille de 1292 pour e Normant » ; 12 pour « l’Anglois », 66 pour « le Picart », 22 pour « le lamenc », 24 pour « le Bourguignon », 22 pour « de Roen », 2 pour « de Louviers », etc.). Pour la quête du Temple hors les murs, sur une centaine de aillables, on trouve moins de 10 noms propres associés aux prénoms, dont ierre Calenge et Colin Calenge, Colin Peresce, Nicolas Cormer et Pierre oncelet. Or Peresce, c’est la Paresse, certes, mais c’est aussi un toponyme. n serait-il de même pour Calenge, à savoir la Contestation. C’est peu probable, on aurait plutôt dit Pierre le calengéeur (de calengeor), comme effroi l’estuvéeur, Helyes l’escorchéeur, Sevestre le recouvréeur. D’ailleurs ci à Paris, on aurait alors dû trouver l’écriture « le chalengéeur », vu ’utilisation quasiment systématique du « h » derrière le « c ». Or le nom halenge n’est inscrit dans aucun des rôles de tailles mentionnés de 1292 à 328. Quant à Cormer (Cormier), c’est bien un toponyme très courant. Il xiste, titre d’exemple, un village dénommé Le Cormier à erville-la-Campagne, à 5 km au Sud du Neubourg. De même, le prieuré du Cormier – paroisse de oissy-en-Brie – est désigné sous l’appellation de Domus de Cormer en 1195. oncelet est aussi un toponyme. On trouve bizarrement un Climent (Clément), du emple, à savoir encore attaché au Temple. Nous pensons donc que Calenge est à ’origine un nom de lieu, et qu’il en est de même de Cormer, Poncelet et eresce (le toponyme Paresse ou La Paresse existe encore de nos jours). Si ’article « de » ne figure pas dans le libellé de ces patronymes, c’est qu’il isparu, soit que les premiers porteurs de ces noms seraient arrivés près du emple de Paris depuis plusieurs générations, soit que leur nom aurait été éjà ormé avant leur venue à Paris, soit ces deux hypothèses à la fois. Il est lair que la majorité des noms « le Normant », l’Anglois », « le Picart », « e oen », « de Louviers », etc., ont été portés par la 1ère génération de ces igrants, pour les distinguer, ce qui nous fait dire qu’un peuplement important s’est effectué à Paris, intra et extra muros, à la fin du XIIIème iècle. C’est probablement l’une des causes des premiers rôles de taille ffectué dans la capitale au cours des années 1290. C’est évidemment grâce aux empliers que Colin Calenge et Henri Calenge (ou leurs prédécesseurs) se sont nstallés à Paris aux abords du Temple.
Or qu’en était-il des Templiers à cette époque ? On sait qu’après a perte de l’Empire latin d’Orient lors de la chute de Saint-Jean-d’Acre (Syrie) en 1291, l’ordre se retira dans ses possessions européennes, surtout en France, en Espagne, au Portugal et en Italie. Cependant, la richesse des Templiers, alors inégalée dans tout ‘Occident chrétien, permit peut-être de subventionner largement les papes et les rois, mais elle suscita aussi de nombreuses hostilités. En réalité, les templiers étaient devenus trop puissants et ils menaçaient de dépasser les ois en fonction. C’est la raison qui les fit emprisonner et juger par Philippe-le-Bel à partir de 1307. Pour situer les Calenge de Paris, ’une part en la rue de la Co(u)rtille Barbeite pour Henri, et d’autre part près du Temple hors les murs, s’agissant de Pierre et Colin, il nous faut étudier la cartographie de Paris et les noms des rues situées dans les parages de l’enclos du Temple ; c’est l’objet des quelques ages qui suivent :
Les remparts de Paris : autour de l’Ile de la Cité, le rempart de Philippe-Auguste
« … Quartier Sainte-Avoie ; Rue Barre-du-Bec. Guillot l’appelle rue de l’Abbaye du
Bec-Hellouin. Sauval a hésité sur l’orthographe du nom de cette rue et sur son étymologie ; il vient, dit-il, ou d’une maison, appelée, en 1273, Domus de Barra, ou d’une autre qui, au milieu du XVIème siècle, se nommait l’hôtel de la Barre-du-Bec, ou enfin de l’hôtel de l’Abbé de Notre-Dame du Bec-Hellouin en Normandie. On ne voit pas trop la raison de cette hésitation, car il cite l’accord passé entre Philippe-le-Hardi et le chapitre de Saint-Merri, en 1273, lequel ne laisse à ce sujet aucune incertitude : cet acte fait mention de la maison de la Barre, qui avoit appartenu à Simon de Paris, et qui étoit alors la possession de l’abbé du Bec. Il paroit donc certain que c’est du séjour que les abbés du Bec y ont fait qu’elle a pris son nom. A l’égard de celui de la Barre, on peut également en rapporter l’origine à cette maison, qui étoit le siège de la justice que l’abbaye du Bec-(Hellouin) possédoit en ce quartier.
On remarque bien, sur l’extrait de carte de Braun et Hogenberg, le donjon et l’église du Temple. L’horizontale est orienté Nord-Sud, les champs étant dans la région nord. Le donjon, que nous avons représenté précédemment, nous montre sa face nord, eu égard aux 2 petites tourelles que l’on aperçoit aussi sur le dessin de Braun et Hogenberg. Les maisons des taillables où demeuraient Colin et pierre Calenge, hors les murs de Paris et sises près du Temple, sont probablement situées au Sud de l’enclos ; on en aperçoit 1 ou 2 tout à droite du dessin. L’enclos du Temple est protégé, au Nord, par les remparts construits sous les règnes de Charles V et Charles VI. La population des taillables demeurant à cet endroit en 1292 s’élevait à une bonne centaine, à en juger par le relevé de tailles que nous avons présenté dans les pages précédentes.
Sur le dessin ci-contre, datant de 1552, la disposition des immeubles est à peu près équivalente à celle datant de 1572. On distingue à gauche la Porte du Temple, dans les remparts. Elle donne sur les champs du Temple, au Nord. La rue qui longe l’enclos pour rejoindre la Porte du Temple est la (Grande) rue du Temple. Elle ne doit pas être confondue avec la rue Vieille du Temple, ou rue Vieille du Temple, dénommée auparavant la rue de la Co(u)rtille-Barbeite, où demeurait en 1292 HenriCalenge. Sur le croquis ci-dessous, on reconnaît latour et l’église du Temple, alors qu’un hôtel destiné au grand prieur a été construit entre-temps.
Ce nom, ainsi que celui du barreau, vient d’une barre de fer ou d’une barrière de bois qui séparoit le lieu où se tenoient les plaideurs de celui qui étoit réservé aux juges, et c’étoit à cette barrière que se plaçoient ceux-ci pour recevoir les mémoires et les requêtes qu’on avoit à leur présenter… ;… Rue Barre-du-Bec. Elle commence à la rue de la Verrerie et aboutit à celle de Sainte-Avoie, au coin des rues Sainte-Croix de la Bretonnerie et Neuve Sainte-Merri… » (Tableau historique et pittoresque de Paris : depuis les Gaulois jusqu’à nos jours, de J.-B. de Saint-Victor, 1809) « … En la rue du Temple. Je viens d’établir qu’en 1292 la rue Bar-du-Bec s’appeloit rue du Temple de même que la rue Sainte-Avoie. Mais le rôle de 1313 mentionne déjà la rue Barre-du-Bec… ;… La rue Bar-du-Bec est désignée en effet dans le poème de Guillot de Paris (Dit des rues de Paris, rédigé vers 1300) sous le nom de rue de l’abbaye du Bec-Hellouin… » (Paris sous Philippe-le-Bel – Le rôle de la taille imposée sur les habitants de la ville de Paris en 1292, de H. Géraud, 1837) On constatera donc, à la lecture des textes précédents, qu’en 1292 la rue Bar-du-Bec se nommait la rue du Temple (c’était sa partie la plus méridionale), et que l’abbé du Bec-Hellouin avait une maison dans ce quartier en 1273, maison qui était très proche de l’enclos du Temple.
Nous avons tracé un polygone représentant les terres qui furent octroyées au Temple. Elles sont délimitées en bas par l’ancien rempart de Philippe-Auguste, à gauche par la rue du Temple, à droite par la rue Vieille du Temple (ex-rue de la Courtille Barbette). Henri Calenge, premier nommé sur le rôle de taille de 1292, s’agissant de la rue de la Co(u)rtille Barbeite, des champs jusques à la porte (Barbeite), habitait donc une maison située à hauteur de la « Culture du Temple », sur le bord droit de notre polygone qui borde ladite rue. Quant à Colin et Pierre Calenge, ils demeuraient très certainement dans le premier pâté de maisons bordant la rue du Temple et l’enclos du Temple.Tout cela étant bien dit après avoir été examiné, rappelons que Calenge est un patronyme qui existait au-dessus d’une ligne passant par Coutances, Caen, Evreux et Valenciennes, comme nous l’avons montré dans le Premier Livre. Par conséquent cette famille parisienne ne pouvait que provenir de ces régions. Etait-elle d’origine picarde ou normande ? Pour répondre à cette question, il est nécessaire d’analyser chacune de ces 2 hypothèses en commençant par la picarde. En Picardie, vers 1253, on écrivait indifféremment calenge, kalenge, calengeor, kalengeur. Le « c », le « k », et même les lettres « qu » étaient interchangeables :
« … Les documents relatifs au village artésien de Marck, près de Calais, sont au nombre de 14. Ils appartiennent à la seconde partie du Moyen Age et à l’époque de la Renaissance, se succédant de 1253 à 1510… ;… 1253… Quiconques enterra en aucun hyretage par plaine loy et aura tenu chel hyretage par an et un jour sans calenge de nului, s’il avient après que aucuns calengeor viegne ki calengechel hyretage, s’il ne puet monstrer, si comme la Lois jugera, qu’il ait esté en la terre de Jerusalem ou hors du sens, ou detenus en aucune prison, la kalenge du kalengeur doit estre quassée… » (Recueil de documents relatifs à l’histoire du droit municipal en France des origines à la révolution, Recueil Sirey, 1934) Il existait donc, dans le Nord-Pas-de-Calais actuel et dans la région de Beauvais, plusieurs toponymes Calenge et Kalenges :
– « … Les Kalenges, lieu-dit à Berneuil… » (Documents relatifs à l’histoire économique de Beauvais et du Beauvaisis au XVIème siècle, de Victor Leblond, 1925)
– « … Chartes délivrées par le corps de ville, dans les années 1253 et 1259, et pleines d’intérêt pour l’histoire d’Abbeville, parce qu’on y trouve une quantité de noms propres (possesseurs de tènements dans le bourg… au pont de Calenge) et de rues… » (Mémoires, de la société des antiquaires de Picardie, 1868)
– « … Les Calanges, dépendantes de Vron ; Les Calanges, 1757, Cassini ; Calenges, 1836, Etat-major ; Les Calenges, 1840, Almanach d’Abbeville ; Kalenger, 1857, Dénombrement ; Hallenges (pour Kallenges), 1861, Dénombrement ; Callenges, 1856. Franc-Picard… » (Mémoire de la Société des Antiquaires de Picardie, 1867) « … Les Callenges, hameau de Vron, cadastre napoléonien (1808-1850)… » (Archives départementales de la Somme)
– « … En 1477, les dîmes d’Orival et de Callenges dépendant du prieuré de Hornoy, furent baillées à ferme à D. Michel Hamin curé d’Aumale, pour 15 mines de blé et autant d’avoine… » (Histoire de l’abbaye de Saint-Michel du Tréport, de Métérie, 1879) « … Le fief de Callendes, ou des Callenges, assis à Tronchoy, était possédé par la famille de Riencourt d’Orival et s’étendait jusque sur le territoire de ce pays… ;… Fief des Callenges (de Callengeiis) ou d’Escalandre ou des Chalenges, situé probablement entre le moulin d’Orival et la ferme de Wathiéville ; il provenait à l’abbaye du Tréport d’une donation de Nicolas Tyrel. Vers 1234, elle l’échangea avec Enguerran de Saint-Martin, chevalier. Il en fut fait hommage au XVIIIème siècle au marquis d’Orival… » (Dictionnaire historique et archéologique de la Picardie ; cantons de Corbie, Hornoy et Molliens-Vidame, de A. Picard, 1912) On remarquera que le toponyme était souvent orthographié avec l’emploi du pluriel : les Kalenges à Berneuil, les Calanges à Vron, les Callenges près de la ferme de Wathiéville.
Or d’après ce que nous venons d’analyser à Paris, les antécédents de Pierre, Henri et Colin Calenge avaient dû migrer aux abords du Temple de Paris par l’entremise des Templiers, au plus tard dans les années 1260, puisque ces Calenge, au nombre de 3 en 1292, formaient au moins la 2ème génération, sinon la 3ème. Leurs antécédents étaient forcément liés à une commanderie. Quelles sont donc les commanderies des Templiers qui ont existé dans le Nord-Pas-de-Calais? Nous retiendrons celles d’Arras (elle était une des plus importantes du Nord de la France : en 1307, les Templiers d’Arras furent parmi les rares à s’opposer violemment à leur arrestation ; la moitié d’entre eux furent massacrés et les autres enfermés à Paris) ; de Haute-Avesne (elle appartenait à l’Artois) ; et de Loison (fondée au XIIème siècle : en 1189, le maître était Gérard de Ridefort, et Olivier de la Roche était commandeur de cette maison en 1226). Certes, mais un toponyme de la forme Calenge, lieu d’origine de la famille des Calenge de Paris, doit leur être associé pour valider notre hypothèse. Seule la commanderie de Loison répond à ce critère, et encore, la commune de Vron dont dépendent les Calenges est située à une bonne vingtaine de kilomètres de Loison. Ce choix ne peut donc être retenu.
La commanderie d’Arras doit être aussi mise de côté, même si un nommé Calenge fut officier du prévôt de la cité en 1406, vu qu’aucun autre tenant de ce patronyme n’est identifié dans cette ville. Il paraît maintenant évident que ce Calenge-là était lié à Jehan Calenge qui fut bailli de Louviers à la fin du XIVème siècle. Force est donc de retourner du côté de la Normandie. Car une commanderie importante a existé près du Neubourg, à une vingtaine de kilomètres de Louviers. Avant d’en parler, voici un extrait de l’histoire du Neubourg à cette époque :